Le champ : quand le mystère prend corps

Le champ est probablement partout ; la constellation manifeste une parcelle de son essence, l'amplifiant dans un espace et une temporalité abordable à notre perception. Il est doté d'une intelligence qui échappe à toute définition humaine, une sagesse mystérieuse, d'une complexité saisissante.

Le champ dévoile les mémoires irrésolues. Il pétrit les consciences et les corps, les invitant à trouver un mouvement capable de perméabiliser les résistances les plus rudes. Il dénude les cœurs, jusqu’à l'insoutenable dépouillement. Il nous révèle à notre véritable nature, et nous ouvre à la conscience de notre appartenance à une incommensurable chaîne ancestrale.

Notre histoire est tributaire de celle de nos aïeux, qui, malgré les épreuves et les difficultés, ont su transmettre la vie pour qu'elle nous parvienne. Chaque décision, chaque action de nos ancêtres laissent une empreinte dans le tissu même de notre existence, tissant entre passé et présent un lien profond d'interdépendance. En revisitant ce passé, nous avons le pouvoir d'offrir reconnaissance à ceux qui ont été oubliés. À travers ce geste, leur allègement nous libère de notre embourbement, rendant ainsi notre présent plus léger.

Passeur de vie, nous devenons le canal par lequel l'existence laisse jaillir son flot. Nous sommes au service de la vie, puissante et infinie qui traverse les âges, les espaces et les temps pour continuer à s’écouler.

Quand l'élan est perturbé, le champ de la constellation révèle toute sa sagesse, il nous montre où et à qui offrir de l'égard dans cette grande histoire dont nous sommes les héritiers, afin que la vie puisse à nouveau circuler librement à travers nous.

Le champ est indissociable de l’amour, et l’amour semble tout contenir. Les déséquilibres surviennent quand l'amour ne circule plus ; le champ a le don de restaurer son écoulement naturel. Il est l'agent qui assure la circulation de cette substance fondante et inouïe qu’est l’amour.

À son contact, les cœurs s’attendrissent, les yeux se réhydratent, l’eau salée nettoie les résistances. Le champ trouve toujours un chemin pour assouplir la dureté, ramener la tendresse naturelle de notre humanité.

Il nous révèle que ce qui nous trouble chez l’autre fait bien souvent écho à ce qui réside silencieusement en nous. L’autre devient un miroir, une autre facette de nous ; l’interdépendance se dépose dans nos consciences, et avec elle, la certitude que personne ne sera exclu de ce tissu où chaque fil s’entrelace.

La grande chaîne de la vie semble ne jamais s'arrêter ; aucun maillon ne sera abandonné. Ensemble, ou rien ! Telle semble être la loi du champ.

Dans cet espace, beauté et laideur coexistent dans une danse où la création et la destruction ancestrale se révèlent indissociables l'une de l'autre. Faire l'expérience de ce contraste, c'est sentir qu'au-delà de la division, l’amour peut tout contenir, sans distinction. C'est ainsi que nous devenons témoins d’une certaine grâce mise à exécution, elle infuse avec délicatesse sa substance dans tout l’univers. Le champ diffuse à notre insu cette infusion médicinale, telle semble être sa raison d’être.