La rencontre intime, une ode à l’écriture spontanée

Sonia Abidi

5/8/20251 min read

Cela fait maintenant deux décennies que je pratique l’écriture libre.
Fidèle compagne de mes traversées, il me suffit d’enrober mon stylo de mes doigts et de laisser ma main
effleurer le papier pour me relier à ma verticalité.
Sans but, sans forme, simplement portée par l’élan de la spontanéité.

Alors, le fond s'éveille, et avec lui, cette saveur si intime de soi.
Vient l’émerveillement de se découvrir, chaque jour un peu plus,
parfois vêtu de beauté, parfois attifé de laideur.
Peu importe.
Les deux se valent, pourvu que l’intimité soit.

Qu’il est bon d’avoir bon de soi.
Qu’il est bon d’habiter son propre temple.
Qu’il est bon d’être rassasié de soi.

S’écrire dans l’intime, c’est accéder à son propre manuel intérieur. Traducteur de nos émotions et de tout ce qui se joue en nous, se découvrir infini, juste en caressant le papier.

Exploratrice du dedans, d'une territorialité tellement vaste et féconde, qu’une vie entière d'écriture ne suffirait pas à en faire le tour.

Quand j’écris, j'observe cette conscience qui se dépose dans ses griffonnages.
Elle aime être observée, elle s’amuse pendant qu’elle chatouille le papier.

C’est une rencontre vibrante avec ce qui n’existe que dans l’expression pure de la spontanéité.

Au-delà de notre humanité et des normes coriaces de nos structures psychiques,
il y a toujours cette présence. Libre, presque imperceptible. Toutefois, parée d’un stylo, elle prend vie,
révoque son propre silence et se dévêt avec délicatesse pour révéler sa quintessence.